Arriver dans le Queyras, c’est un peu comme trouver une perle, un trésor caché. Et c’est aussi entrer dans une bulle. Une fois passé le Vercors, les Écrins voici enfin la vallée et ses mélèzes de lumière orange flamboyant. Cette essence à la particularité de laisser passer la lumière et ce surtout à l’automne car il perd ses aiguilles. Le mélèze est le seul résineux à laisser pousser l’herbe au sol au grand bonheur des brebis, vaches, rendant les pâtures possibles mais aussi au grand bonheur du loup.

Entre marmottes, tetras-Lyre sur les pas du Loups.

On estime à 1000 loups la population du Queyras. Les éleveurs et les bergers l’ont historiquement pris en compte. Ainsi surveillance jour et nuit et patous sont ici inévitables. Le Parc naturel a d’ailleurs développé une cabane héliportable qui permet aux bergers de vivre dans les alpages.

Le Queyras est une vallée des Hautes-Alpes qui a bénéficié d’une grande autonomie et de privilèges accordés par le roi de France depuis le XIVe siècle, quand les habitants ont racheté leurs droits féodaux au dauphin de Viennois. Ils se sont organisés en une fédération de cinq territoires indépendants appelés escartons, qui signifie répartition de l’impôt. Les escartons élisaient leurs représentants et géraient eux-mêmes les ressources et les affaires de la vallée.

Ébauche de Démocratie participative

Le meuble à 8 serrures est un symbole de cette démocratie locale. Il s’agit d’une armoire en pin cembro, ornée de sculptures en relief d’influence italienne, qui a été fabriquée en 1773 par Joseph Sibille, ébéniste à Saint-Véran. Elle contenait les archives de la vallée du Queyras, c’est-à-dire les décisions prises par les élus des escartons. Le mécanisme de l’armoire était conçu de telle façon qu’elle ne pouvait s’ouvrir qu’avec la présence simultanée des huit détenteurs des clés, qui étaient les sept représentants des communes du Queyras et le Grand Consul. L’armoire aux 8 serrures est aujourd’hui conservée à la Maison communale de Château-Ville-Vieille, où elle peut être admirée par les visiteurs. Elle témoigne de l’histoire singulière et originale du Queyras, qui a su préserver son identité et sa culture au fil des siècles.

Les gens du Queyras avaient pour habitude l’hiver, lorsque plusieurs mètres de neige recouvrait tout, de passer le temps, au coin du feu, à dessiner, sculpter le bois. C’est ainsi que naquis l’emblème du Parc naturel régional du Queyras, une fleur de vie tel que l’on nomme aujourd’hui ce symbole qui vient probablement de Grèce, d’Egypte ou d’ailleurs.

Le Parc du Queyras est le Parc naturel le moins peuplé, 2500 habitants y vivent.

Un cocon, c’est un peu ça le Queyras. Il règne ici une ambiance de bulle… Et il pourraient presque vivre en autarcie… à ce détail près qu’ils n’ont, par exemple, pas assez de lait pour produire assez de bleu pour leurs consommation et celle des touristes ou l’export.

Le bleu du Queyras, spécialité locale

Je vous parlerai de trois jeunes qui ont repris un élevage de chèvre à Arvieux, trois jeunes pleins de vie et d’idées, trois jeunes qui ne se plaignent pas et qui ont l’air heureux, tout simplement.

Je rentre de cette semaine de tournage avec des couleurs pleins les yeux, des kilomètres en altitude plein les jambes et des disques durs plein de rushs… Vidéo à venir bientôt !